dimanche 22 juillet 2018

Fierté nationale

Lorsque j'avais 20 ans, j'ai participé à un camp international pour jeunes en Allemagne. Chaque soir, un participant présentait son pays. Le jeune allemand a parlé de l'histoire de l'Allemagne et a abordé la nazisme, en conluant : "A cause des atrocités commises, il est difficile pour nous d'éprouver une quelconque fierté nationale."
Hier, fête nationale belge, j'ai compris ce qu'il ressentait. J'ai du mal à ressentir une fierté nationale dans un pays qui construit des centres de détention pour immigrés, un pays où les policiers tirent sur une camionnette avec des enfants à l'intérieur, où les policiers jettent hors d'un train un homme qui a un titre de transport valide et un OQT (Ordre de Quitter le Territoire) en poche, où les policiers réveillent en pleine nuit des gens qui dorment dehors pour leur ordonner d'aller ailleurs (et ce plusieurs fois par nuit), où les policiers encore font se lever des gens assis sur un banc dans un parc en leur disant : "No papers, no sit !" ("Pas de papiers, pas s'asseoir !")
Je ne peux pas être fière de ce que mon gouvernement fait en mon nom (puisqu'il est censé me représenter).
Pourtant, il y a des raisons d'être fiers aussi.
Chaque soir, des millers de Belges vont au Parc Maximilien. Il hébergent des migrants sans-abri ou les véhiculent jusque chez leurs hébergeurs. Il manifestent contre le "nettoyage" et les "rafles" au Parc. Il agissent pour plus d'humanité, de compassion, d'ouverture au monde. Je suis fière de mon compatriote, Mehdi Kassou, example d'intégration réussie, de métissage et d'interculturalité.
Et je continue d'espérer, car je vois encore des gens porter l'espoir.