lundi 18 juillet 2016

A-t-on encore le droit d'être faible?

La ministre belge de la santé, madame Maggie De Block, semble en avoir assez des malades de longue durée, ces fainéants qui ne veulent pas travailler. Elle menace de sanctions les gens qui, selon elle, ne coopéreraient pas à leur réinsertion sur le marché de l'emploi. Pour évaluer si les malades coopérent ou non, elle propose de leur envoyer des médecins pour contrôler s'ils sont réellement incapables de travailler.
"Un service composé de cinq médecins est en train d'être mis en place. Il rencontrera 7.500 malades par an afin de déterminer s'ils sont réellement incapables de reprendre le travail ou si leur médecin a trop vite tendance à les laisser à la maison. "Certains médecins ont tendance à accorder trop facilement des certificats", constate Maggie De Block."

Parce que bien sûr, des médecins extérieurs seront bien meilleurs juges de la santé du patient que le médecin traitant qui connaît son patient ainsi que ses antécédents médicaux et psychologiques, ses vulnérabilités et ses besoins...

Dans les malades longue durée, qu'en est-il des personnes souffrant de fibromyalgie ou de dépression, ou encore de troubles neurologiques comme l'autisme? Des difficultés qui sont, par nature, très compliquées à démontrer, à prouver ; pourtant, elles sont bien réelles.

Le repos médical n'est pas une période de vacances. J'ai souffert de dépression pendant plusieurs années, et j'ai été mise en repos par mon médecin traitant pendant plusieurs mois. À d'autres occasions, j'ai dû prendre quelque jours de repos à cause du stress afin d'éviter le burn-out. Enfin, je souffre régulièrement de migraines qui m'empêchent de fonctionner. Rester à la maison ne m'amuse pas. Je préfère travailler ! Mais quand je suis mal, le repos est meilleur pour mon intégrité physique et psychique.

Hors service

Mon médecin traitant n'hésite jamais à me donner un certificat quand je vais mal parce qu'elle sait que je suis autiste, que je suis très fragile face au stress, et que je suis susceptible de dépression et de burn-out. Elle sait quand j'ai sérieusement besoin de lever le pied sous peine de m'effondrer complètement. Mais bien sûr, elle est sans doute tout bonnement trop indulgente avec moi, et je n'ai qu'à mordre sur ma chique quand je suis à bout, je suppose.